Histoire du village

L’église Saint Martin
L’église Saint Martin vaut surtout pour sa nef unique du début du 12ème siècle, conservée sans altérations majeures si l’on excepte le porche qui est venu remplacer, en 1862 le petit portail primitif dont la voussure externe était soulignée par un cordon de billettes. Son appareil est constitué de petits moellons grossièrement taillés mais disposés en assises régulières.
Mieux conservé que son vis-à-vis, le mur nord est percé de trois petites fenêtres en plein cintre.
 
Leur double ébrasement, qui permet une meilleure pénétration de la lumière, marque un progrès sur les fenêtres du 11ème siècle, qui n’étaient pas ébrasées vers l’extérieur. Il n’y a pas de contreforts, les angles étant constitués de pierres de taille assemblées en carreaux et boutisses.
Très remaniée par la suite, la base du clocher semble contemporaine comme le suggère la trace de l’arcade en plein cintre qui se voit dans son mur oriental.
A l’origine, l’église comprenait donc vraisemblablement, outre la nef unique, une travée de chœur plus étroite portant peut-être déjà un clocher, ainsi qu’une abside en hémicycle. Alors très répandu dans les campagnes du Beauvaisis, ce plan ne s’est conservé qu’à l’église toute proche de Merlemont.
D’importantes modifications devaient intervenir, en plusieurs étapes, à partir du 16ème siècle. La travée droite de l’ancien chœur est ainsi voûtée d’ogives tandis que des arcades brisées sont percées au nord et au sud pour assurer la communication avec deux croisillons. Deux arcades identiques sont relancées à l’ouest et à l’est. L’étage du beffroi, avec ses longues baies géminées sans décor, doit être contemporain de cette campagne de travaux. Quelques temps après est construit le chœur actuel. Terminé par un chevet à trois pans et non voûté, il est dénué de caractère.
D. Dumond, Notice historique et stastistique sur la commune d’Abbecourt, 1865.


 Histoire du village
« Abbadis-Curia », ou autrement dit « Abbecourt »
En 775, notre village s’appelait « Ambrico-Curtis », en 1142 « Abcurt », en 1239 « Abbecort », en 1280 « Ville d’Abbecourt » et en 1401 « Abbecourt-La-Ville ».
Notre village aurait pris naissance par l’établissement de quelques colonies qui se seraient formées lors de l’invasion des francs au 3eme siècle, à l’époque où on aurait réalisé le défrichement de forêts.
Au 8ème siècle, le domaine d’Abbecourt fut une des anciennes propriétés de la célèbre Abbaye Saint Denis, près de Paris, comme le montre un acte confirmatif de
Charlemagne daté du 26 juin 775 et rédigé à Quierzy-sur-Oise.
A la fin du 13ème siècle, le domaine appartient aux moines de Saint Lucien suite à la donation d’un hôte avec ses dépendances par Jean de May, chevalier, en 1224, et de tous les serfs de Simon de Poissy, chevalier, en 1254. Les moines possédaient les droits seigneuriaux du domaine d’Abbecourt en qualité de Seigneurs Suzerain, mais la terre a été également possédée par quelques fondataires qui ont porté eux aussi le titre de Seigneur d’Abbecourt :
« Messire Nicolle d’Abbecourt », Chevalier Seigneur d’Abbecourt en 1261, « Messire Jean d’Abbecourt », écuyer, qui tenait fief à Beauvais en 1315.
Les moines furent obligés d’aliéner le domaine en 1570 pour satisfaire aux contributions imposées au clergé par le roi Charles IX, sous le pontificat de Pie V. Ce domaine fut aliéné à Jacques Ligier, bourgeois, qui maria sa fille à Messire Brissard, conseiller au Parlement de Paris et qui devint propriétaire et seigneur du lieu. Par la suite, Messire Brissard loua ce domaine à plusieurs cultivateurs. Mais le 18 juin 1703, en vertu d’un arrêt du Grand Conseil, Messire Brissard fut condamné à se désister en faveur des religieux de Saint Lucien de la possession de cette propriété.
L’Abbaye resta paisible propriétaire de son ancien domaine jusqu’à la révolution, époque à laquelle il fut vendu comme propriété nationale à un nommé Lefèvre de Berthecourt le 3 avril 1791. Ce dernier le céda à Monsieur le Comte de Maupéou, Seigneur de Ponchon qui ne put en prendre possession du fait qu’il avait émigré.